Impression végétale sur tissus avec Anna

Le matériel nécessaire pour réaliser ce DIY tatakizomé (impression végétale sur tissus)

Après avoir discuté avec Anna, une herbaliste qui a créé l’Atelier du Vert d’Eau, j’avais qu’une seule envie, tester !

Je me suis essayée au tataki zomé. Du japonais tataki, « marteler » et zomé, « teindre » ; cette technique consiste à marteler des feuilles et d’autres éléments végétaux frais pour teindre un textile grâce aux sucs de la plante.

Matériel

  • Des feuilles « fraîches »
  • Un marteau
  • Un tissus à fibres végétales type coton ou lin
  • Du sulfate de fer liquide
  • Des gants de protection
  • Pensez aussi à adapter le support sur lequel vous allez marteler.

Nous avons fait cette session sur la table de son salon. Avant de marteler, nous avons mis une planche sous notre tissus pour éviter les marques du marteau…

Niveau

Débutant – Aguerri – Expert

Temps de réalisation

1 heure

Outils

  • Marteau
  • Planche en bois en guise de support

Focus : sulfate de fer
Il est parfois utilisé en jardinage contre la mousse de la pelouse. Vous en trouverez en jardinerie mais souvent un gros conditionnement (10 litres).
Il faut savoir que la conservation n’est pas optimale : au contact de l’air, le sulfate prend une couleur brunâtre et devient de l’oxyde de fer. Cela ne vous empêchera pas de tester ce tuto.
Mais si vous souhaitez vous épargner cette transition, vous pouvez réaliser votre oxyde de fer.
Dans un bocal, mélangez une poignée d’éléments rouillés (ex:clous) à du vinaigre. Laissez macérer 15j, filtrez et c’est prêt !

Les étapes

1. Le choix des plantes

Le matériel nécessaire pour réaliser ce DIY tatakizomé (impression végétale sur tissus)

Une balade dans un parc/en forêt (chanceux !) ou simplement dans le jardin, ramassez des feuilles pour votre composition.

Je précise des feuilles parce que c’est la réaction tanin + sulfate de fer qui nous intéresse. Le tanin est une substance naturelle produite par une majorité de plantes pour se protéger des parasites.

A savoir : Toutes les plantes ne contiennent pas suffisamment de tanin pour être teintes. Au moment de la révélation, celles qui en contiennent le plus apparaîtront beaucoup plus foncées que celles qui en ont moins.

Exemple de plantes qui fonctionnent bien : la vigne vierge, les feuilles d’érables de chêne et de rosier ou de ronce, certaines fougères…
 
Vous pouvez aussi tester avec toutes les plantes que vous trouverez et vous faire un « herbier des plantes à tanins » en les classant ( + ou – de tanin )

2. Imaginez votre motif

Laissez parler votre créativité !

La mise en place :

Positionnez vos feuilles sur votre tissus après avoir protégé votre table. Le choix, c’est :

  • soit vous avez plié votre tissus : dans ce cas là, rabattez la deuxième partie sur vos feuilles
  • soit vous utilisez un autre tissus : là et bien, vous le superposez

Maintenant, on martèle.

La préparation :

Par transparence, vous voyez l’empreinte de vos feuilles sur votre tissus. Quand l’ensemble de vos éléments est « visible », vous pouvez découvrir le résultat de cette première étape.


Retirer les feuilles ainsi que les résidus à l’aide d’un pinceau si nécessaire. Tout doit disparaitre !

3. La révélation

Le résultat d'une impression végétale faite maison
  • Dans un seau, faites le mélange eau + sulfate de fer en suivant les recommandations sur l’emballage de ce-dernier.
  • Mettez vos gants et plongez votre tissus dans la préparation pour 1 à 3 minutes.
    Cela permet de fixer vos empreintes.
  • Essorez sans tordre le tissus puis rincer abondamment sous une eau claire.

    Laissez sécher

Idées

Un atelier plutôt rapide puisqu’il nous aura fallu une heure pour faire deux tissus.
 
Une fois votre tissus imprimé et sec, à vous de jouer : customisation d’accessoire, support pour broderie, créations couture,…
J’y ai vu une belle façon de garder du végétal à la maison.
 

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15 Comments

  1. Bonjour, j adore vos activités et, le tataki zomé, je me suis demandée si un trempage dans de l eau salée, et, où, vinaigrée ne suffirait pas. Quand pensez vous ? Quelqu un a t il testé ?

  2. Cette technique d’impression végétale peut elle s’appliquer sur du papier pour décorer un livre par exemple ?
    Merci pour vos conseils

    • Bonjour, pour vous dire vrai, nous n’avons jamais essayé cette technique sur papier. Vu qu’il faut « plonger » le support dans la solution de sulfate de fer, cela parait compliqué. Par contre, ce qui peut être testé, ce serait de passer la solution sur les motifs avec un pinceau.
      C’est aussi prendre le risque de voir sa page jaunir et gondolée.
      Désolée de ne pas pouvoir vous aider plus :/

  3. Bonjour, qu’en est-il de la tenue au lavage ? J’adorerais réaliser ces impressions pour confection de vêtements mais je Suis sceptique quant à la tenue dans le temps. Merci

    • Bonjour Fanny.
      Il y a eu une question similaire dans un commentaire précédent. Il semblerait que la tenue n’est pas garantie avec ce procéder. Il faudrait aller chercher « plus loin » à savoir quel mordant utilisé pour ça.
      Nous soumettons l’idée à Anna pour qu’elle fasse des tests :p
      Désolée de ne pas pouvoir vous apporter plus de détail mais nous nous renseignons !

  4. Bonjour, je vais tester, ça n’a pas l’air trop complexe et le résultat me plaît beaucoup… Je fais de la gravure et je vais essayer de mélanger les techniques. J’ai le temps…en ce moment… 😉

    • Bonjour Isabel. En effet, cette activité est aussi un bon moyen de se défouler 🙂 Si par « gravure » vous entendez « linogravure », c’est une belle combinaison ce mélange des techniques. Nous sommes curieuses de voir le résultat. N’hésitez (surtout) pas à nous envoyer votre réalisation sur nos réseaux ou en indiquant le #toulousecreative si vous le publiez sur Instagram.

  5. Bonsoir
    Pensez-vous qu’il soit possible de faire le bain avec de la poudre d.alun pour conserver la couleur des végétaux et des fleurs pour ne pas que cela noircisse comme l’effet du sulfate de fer
    Merci pour votre partage
    Sandrine

    • Bonjour Sandrine,
      Un commentaire qui demande l’expertise d’Anna alors nous utilisons notre joker « appel au faiseur ». La réponse arrivera bientôt 😉

    • Bonsoir Sandrine, alors ta question est plus complexe qu’elle ne parait… Bienvenue dans le vaaaste monde de la teinture végétale, qui relève essentiellement de la chimie. Pour la réponse rapide, cela dépendra de la plante que tu auras utilisée et de ses composants… Les plantes généralement utilisées pour le tataki zome contiennent des tanins, qui eux réagissent au sulfate de fer et noircissent lors de cette réaction chimique (ce qui est précisément l’effet recherché). Je précise que ces plantes ne sont pas par essence tinctoriales, mais juste les tanins le sont. Pour obtenir une teinture qui tienne dans le temps et au lavage (qu’on nomme grand teint), il faut utiliser le mordant adapté à la teinture. Donc oui vous pouvez utiliser de l’alun, mais la technique ne sera pas la même, car l’alun suppose de faire bouillir avec la teinture pour un temps plus ou moins long. Ca ne sera donc plus du tataki zome… En bref vous n’obtiendrez pas un résultat résistant au lavage. Je vous conseille de rechercher les techniques d’ecoprinting ou eco dyeing, qui permettraient d’obtenir des résultats relativement similaires au tataki zome, avec des possibilités de couleurs plus vastes. J’espère que tout ça était relativement compréhensible! Je vous laisse expérimenter et serai ravie d’avoir vos retours!

  6. Bonjour,
    J ‘ais bien envie de tester cette méthode d’impression en réalisant moi-même le sulfate avec des clous rouillés, pourriez vous de dire à quel taux je dois le diluer, ou faut-il l’utiliser pur?
    Merci par avance

    • Bonjour Marie-Jo, l’idéal pour l’oxyde de fer est de remplir un grand bocal (1litre) avec des objets rouillés, remplir avec du vinaigre et laisser macérer 15 jours minimum en remuant de temps en temps (en secouant le bocal). Ensuite on filtre et on dilue cette oxyde de fer à raison de 8 à 15% d’oxyde de fer pour le volume d’eau. Sachant que cela permet de faire une quantité limitée de tissu. Au bout d’un moment, la réaction tanins/oxyde ne se fait plus car la solution est saturée. Cela va dépendre du grammage de votre tissu, de la richesse en talon de vos plantes… place à l’expérimentation! N’hésitez à me contacter si vous souhaitez vous joindre à un atelier!

      • *richesse en tanins pardon ?

  7. Bonjour :),
    j’ai testé l’impression végétale avec oxyde de fer fait maison avec de plantes que vous recommander ( la vigne vierge, les feuilles rosier …) mais aussi des fleurs comme les pensées ou la lavande et j’ai regarder sur des sites les plantes riches en tanins pour essayer d’autre. Mais de un les feuilles conseillées par vous n’ont pas du tous marquées, celle n’étant pas citées comme pensées et lavandes ont bien mieux marquées et de deux ma blouse blanche est ressortie orangées avec l’oxyde de fer !
    Savez-vos pourquoi ou auriez-vous d’autres conseils ? je suis triste que cela n’est pas marché 🙁

    • Bonjour Aurore,
      Nous sommes désolées de lire que votre test n’a pas fonctionné 🙁

      De notre côté, comme on le disait, nous avons essayé avec ces feuilles. Ce ne sont pas réellement des astuces mais, il faut que vos plantes soient encore « fraiches », pas trop sèches. Ensuite, pour cet article par exemple, je sais que j’ai dû bien marteler pour que le tanin se dessine sur mon tissus.
      Cela étant, un mal pour un bien, vous avez de nouvelles plantes qui fonctionnent !

      Concernant l’oxyde de fer, oui, le tissu jaunit. Ce pourquoi, après le premier bain, il faut bien le rincer à l’eau claire, ce qui permet de fixer le tanin et de révéler l’empreinte de la plante. Vous pouvez, ensuite, le laver en machine (programme rapide ou 30°C) pour tenter d’enlever la couleur jaune. Il se peut aussi qu’elle persiste en fonction de votre matière.

      En espérant que ce retour vous convienne. 🙂
      Alima


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