Cuir x Fabrication Numérique

Cuir x Fabrication numérique : le nouveau défi d'Antoine du Rambot du Cactus. Pour cette nouvelle session, il utilise le cuir comme matière d'expérimentation avec les outils numériques du Roselab, fablab de La Cité à Toulouse. #toulousecreative

Après une belle journée de découverte des métiers du cuir dans la ville de Graulhet, capitale française de cette matière noble, je suis reparti avec deux belles pièces de cuir pour les tester. Il ne m’en fallait pas tant pour lancer ma créativité et faire chauffer les machines du Roselab, le fablab de La Cité ! 

Revenons ensemble sur les grandes étapes pour fabriquer numériquement à partir d’une nouvelle matière ! Encore une fois, le résultat n’est pas garanti… mais voici ma création : des étiquettes en cuir. 

Nouvelle matière, des tests en pagaille

Avant de se lancer dans la transformation d’une matière en objet, il faut avoir à l’esprit que les machines de la fabrication numérique altèrent la propriété même de la matière pour pouvoir la transformer. 

Deux bons réflexes avant de se lancer : se renseigner auprès de la communauté pour avoir des retours d’expériences, puis tester la matière sur les machines. 

J’ai par exemple réaliser plusieurs tests avant de trouver le bon réglage pour découper et graver le cuir à la laser. Chaque cuir étant différent, il est obligatoire de conserver une partie du produit pour le tester. 

Cette phase de test peut être longue. Elle peut être agaçante. Elle peut être infructueuse. Et pourtant, quel plaisir quand on réussit ! Alors ne perdez pas espoir et surtout n’oubliez pas de documenter vos tests pour en faire profiter le plus grand nombre. C’est ça, le mouvement maker !

Vitesse, puissance, découpe, gravure... des petits carrés pour tester la laser sur le cuir !
Entre la puissance et la vitesse, il faut trouver le bon réglage pour avoir un résultat propre. Crédit : Le Rambot du Cactus

Fabriquer, c’est savoir rater

Quand je me lance dans la création d’un objet, mes idées vont se confronter à une réalité technique. Je prévois du temps pour tester la matière et je m’attend à rater. L’essentiel est d’accepter ces différentes étapes dans son processus créatif.  

J’ai beaucoup échoué dans la création de ces étiquettes, entre les réglages de la découpe laser, la prise en main d’une machine à coudre triple entrainement ou la mise en place d’une méthodologie pour bien fabriquer. A chaque raté, c’est l’idée de la fabrication par itération :  je teste, j’analyse, j’avance ou je pivote. A la fin, je peux dire comment on fait ! 

Faire, des étiquettes en cuir

J’ai retenu la leçon de mon dernier article en me recentrant sur mon objectif : montrer des exemples de ce qu’on peut faire avec la fabrication numérique. Plus que le résultat, plus que l’ambition de l’objet, c’est donc ouvrir les possibles avec la fabrication numérique.

Je me suis concentré à faire un objet simple mais symbolique. Pour fabriquer ces étiquettes, j’ai utilisé la découpe laser, la brodeuse numérique, l’impression UV et une machine à coudre triple entrainement.

Ceux sont des machines imposantes et chères qui demandent une mutualisation pour les obtenir mais aussi pour s’entraider sur leurs utilisations. On voit tout l’intérêt d’avoir un espace du faire partagé pour fabriquer. 

Cuir et découpe laser

J’ai utilisé la découpe laser pour chaque modèle afin de découper les étiquettes et graver l’une d’elle. Les avantages sont nombreux : 

  • Rapidité face à une découpe manuelle
  • Complexité de la forme à découper 
  • Possibilité de le faire en série et à l’identique 
  • Possibilité de graver des formes complexes ;

Elle implique aussi des contraintes : 

  • De nombreux tests pour chaque type de cuir 
  • L’odeur (petite astuce, mettez de l’huile essentielle de lavande pour y remédier)
  • La préparation (du scotch sur le cuir) pour la découpe afin d’éviter les traces de brûlures 
  • Un post-traitement pour laver le cuir ;

Le résultat est quand même extraordinaire. En quelques minutes après la phase (longue) de test, je peux produire mes étiquettes très rapidement et laisser place à la suite. 

Cuir, brodeuse numérique et impression UV

Il existe plusieurs moyens pour personnaliser son cuir. 

La brodeuse numérique permet grâce à un fichier numérique de broder n’importe quel textile ou cuir très facilement. En moins de quinze minutes, j’ai pu préparer et broder mon logo sur mon cuir sans grande difficulté. 

L’impression UV permet d’imprimer sur n’importe quel type de matière. C’est génial ! On peut mettre de la couleur sur cette matière. Néanmoins, je me suis vite rendu compte que la présence de poil dans mon cuir venait chatouiller les buses d’encre et donc déposer des traces noires… Je conseille d’utiliser des matières très lisses et non velues ! Mais l’idée est là ! 

Cuir et couture

J’ai utilisé pour la première fois la triple entrainement du Roselab. Quelle belle machine mais surtout quelle machine sensible ! Après avoir dépassé ma petite peur d’utiliser cette grosse machine, j’ai dû m’employer pour apprendre à dompter la bête qui démarre très (trop) vite. On voit bien que je me suis amélioré entre les trois essais. Il faut donc maîtriser la machine et cela passe par de l’expérience !

Le cuir n’a pas eu ma peau

La fabrication numérique et le cuir, c’est une affaire qui match malgré le temps de réglages. Elle vient apporter un vrai plus pour augmenter et complexifier ce que nous pouvons fabriquer avec cette matière tout en donnant la possibilité de penser une véritable production.

Et vous, vous venez quand tenter l’aventure ?

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